Il ne put ni participer à son premier Masters, ni même cette saison, jouer à l'Open d'Australie, et il a été contraint de déclarer forfait pour le premier tour de la Coupe Davis, entre la Biélorussie et l'Espagne. Mais le pire, c'est que pendant plusieurs jours, le tennisman ne savait pas l'origine exacte du mal qui lui provoquait cette douleur, une inflammation au même pied, qui l'avait déjà tenu éloigné des courts pendant presque quatre mois, au printemps 2004. Ainsi, son plus grand désir est désormais que les lésions le laissent tranquille, et pour retrouver sa forme physique et son tennis, Rafa travaillera très dur "jour après jour, et entraînement par entraînement".
Je sens quelques gênes après m'être entraîné, mais déjà le pied ne s'enflamme plus après les entraînements. Je suis content parce qu'on a détecté le problème, et on a mis en place les moyens pour le résoudre. Je ne suis pas encore à 100%, mais je joue à un niveau assez bon.
On t'as fait beaucoup d'essais et de consultations médicales. Sais-tu avec exactitude, la lésion que tu avais ?
(Rires). Une inflammation de toutes les articulations qui sont à côté de la zone de la lésion de l'année passée. Je sentais une très forte douleur quand je courrais. Ils me font porter des semelles spéciales, ils m'ont changé les points d'appui du pied et il paraît que tout va bien parce que les articulations ne sont pas enflées et je ne sens pas tellement la douleur.
Tu es encore inquiet ? Tu as peur de retomber ?
Oui, j'ai peur, mais c'est normal après avoir passé des moments si difficiles. Quand je m'entraîne, je surveille, et je suppose que cette peur ne disparaîtra pas tant que je n'aurais pas disputé quelques tournois.
Tu portes des semelles et des chaussures spéciales pour jouer, y a-t-il un autre changement important pour protéger ton pied ?
Il y en un peu, mais pas beaucoup. Pour le reste, tout est resté comme avant.
Qu'est-ce qu'il se passait dans ta tête quand vous ne trouviez pas de solution ? As-tu pensé à mettre un terme à ta carrière ?
J'ai pensé à tout, j'ai cru qu'au mieux, je ne jouerais plus au tennis. J'ai pleuré de nombreuses fois à la maison, surtout quand je voyais que je ne pouvais pas jouer, que la douleur ne disparaissait pas. Je m'arrêtais de jouer pensant quelques jours, et quand je rejouais, la douleur était toujours là. Je me sentais vraiment mal. J'ai beaucoup pleuré, ce qui est bon selon les situations. Maintenant que j'ai repris l'entraînement avec intensité, je pense seulement à m'améliorer, avec beaucoup d'illusion.
A la maison, on devait te souhaiter de rejouer, ça doit être difficile de t'imaginer sans le tennis.
Je ne suis pas si actif que sur le court, à la maison, je suis beaucoup plus tranquille, cependant, il est certain que je ne peux pas rester sans rien faire. Ma famille, et surtout mes parents, ont été très patients dans ces moments si difficiles. C'était dur aussi pour Toni, mais ce sont mes parents qui l'ont vécu de près, ce sont eux qui m'ont vu plus nerveux que d'habitude. J'ai eu avec eux des discussions qui en temps normal, n'auraient jamais existées. Ils m'ont supporté, ils m'ont beaucoup aidé, et je les en remercie énormément.
Qu'est-ce qui a été le pire, cette lésion ou celle de 2004 ?
Je ne sais pas, quand je reprendrai la compétition, je le saurai. En 2004 aussi ce fut des moments difficiles, peut-être pire que maintenant, car je faisais mes débuts sur le circuit. Cette fois, j'ai perdu un Grand Chelem, ce qui peut me porter préjudice pour le classement final, mais je reviendrai à la compétition en étant encore le numéro 2 mondial. Par contre en 2004, je suis passé de la 32e place à la 70e, ce qui est compliqué psycologiquement.
As-tu pu profiter d'autres choses en marge du tennis ?
J'ai eu mon permis de conduire, chose que je voulais vraiment. Je suis resté avec mes amis aussi, ils m'ont aidé à me distraire, et j'ai joué au golf. Quand tu es blessé, tu as du temps libre. Le matin, j'allais à la piscine, ensuite, récupération avec Juanan Martorell (médecin sportif qui l'accompagnera aux tournois), et l'après-midi, préparation physique.
Et qu'ont fait ce qui t'entourent pour freiner tes envies de jouer ? Tu étais très tenté par l'idée d'aller en Australie.
Oui, j'ai pensé y aller. Ce n'était pas très clair, bien qu'ils m'aient montré que je ne pouvais pas le faire. D'un côté ils avaient raison, mais d'un autre, non. Peut-être que j'aurais pu jouer, mais je n'aurais surement pas fait un bon résultat. Je ne m'étais pas entraîné à un niveau suffisant pour affronter un tournoi en cinq sets, et où il fait si chaud. C'était un risque inutile aussi. On a décidé cela, et se fut une bonne décision.
A Melbourne, c'est Roger Federer qui a gagné. Qu'as-tu ressenti quand tu le vis pleuré lors de la cérémonie de remise des trophées ?
Moi aussi, il m'a fait pleuré, beaucoup de larmes sont tombées. Ca lui a couté beaucoup, il a traversé des moments compliqués. Je sais ce que c'est de gagner un Grand Chelem, avec toute la pression comme celle que j'avais à Roland Garros. Tu ressens une baisse de tension, tu commences à pleurer et tu ne peux plus te contrôler. C'est ce qu'il m'est arrivé à moi à Paris, et c'est ce qu'il s'est passé pour Roger à Melbourne.
Ses rivaux, comme Hewitt ou Roddick ont déçu. En revanche, le chypriote Baghdatis surgit.
Moi je me doutais bien que Hewitt et compagnie ne feraient pas un bon résultat, mais c'est sur que je pensais qu'ils iraient plus loin. Et comme Baghdatis, il y en a beaucoup qui frappent fort et qui se démarquent. C'est le cas de Monfils, Djokovic, Gasquet ou encore Berdych. Il y a beaucoup de jeunes joueurs de qualité, et il n'arrête pas de sortir de nouveaux joueurs.
Toi aussi tu as été surpris par l'explosion de Baghdatis ?
Oui parce qu'il n'avait pas fait de grandes choses. Il avait démontré qu'il était un bon joueur lors de certains matchs, mais rien de plus. En Australie, je l'ai vu à un grand niveau, en jouant de cette manière, il prend des options pour aller haut.
Et toi, qu'espères-tu après la lésion ?
Tout d'abord, j'espère et souhaite ne pas avoir davantage de douleurs, ne pas souffrir des lésios. A partir de là, terminer dans les huit premiers et aller au Masters, c'est le grand objectif. C'est plus compliqué parce que j'ai commencé plus tard et je sais que j'aurai des problèmes au début des tournois.
Tu ne veux pas être le numéro un ?
Après ce qu'il s'est passé, je ne peux pas me fixer un tel objectif. Etre numéro un c'est pratiquement impossible, et c'est le meilleur joueur de l'histoire qui occupe cette place. Mon objectif serait plus de me maintenir numéro deux, mais ça sera difficile. Cependant, le plus important est de continuer à m'améliorer pour être prêt le jour ou je pourrai attaquer le numéro un mondial, mais c'est difficile.
Dans ton calendrier, il y a les indoors sur surface rapide, à Marseille et Rotterdam, et les tournois sur dur, de Dubaï, Indian Wells et Miami. Tu n'auras pas forcément de bons résultats au début, es-tu préparé ?
Je sais que je souffrirai lors des deux, trois ou quatre premiers matchs. Mais je dois rester positif, si je gagne quelques unes de ces rencontres, et si je perds en ayant joué à un niveau acceptable, ça sera bien. A Marseille et Rotterdam, il est possible que je perde dès le premier tour. Et à partir de là, nous verrons. Bien que mon objectif soit d'essayer d'arriver avec un bon niveau physique aux Masters Series d'Indian Wells et de Miami. Pour cela, je me donnerai à fond, jour après jour, et entraînement par entraînement. Il faut accepter avec humilité qu'au début ça sera difficile. Si tu penses que tout va être facile, tu peux par la suite perdre confiance avec plus de facilité. Récupérer le niveau prendra du temps.
Il y a des gens, comme Andre Agassi, qui ont déclaré que ta lésion était dûe au fait que tu aies disputé de nombreux matchs ou que ton tennis te pousse trop à l'usure. Que leur dirais-tu ?
Moi je ne veux pas entrer dans des polémiques. Quand ils disent de bonnes choses sur moi, j'apprécie, et quand ce n'est pas le cas, et bien j'accepte toutes les critiques. C'est sur que je vais essayer d'économiser mes efforts dans le jeu, mais on a chacun son propre style de tennis, et je ne peux pas le changer.
Tu as pleuré en voyant Federer lever le trophée de l'Open d'Australie. Combien de larmes pourrais-tu verser, si tu remportes à nouveau le titre à Roland Garros ?
Je pleurerais si je remporte à nouveau un tournoi, car ça serait incroyable. J'étais si mal, ça serait très émouvant.
Comment vois-tu la rencontre de Coupe Davis entre l'Espagne et la Biélorussie ?
La rencontre sera très compliquée, mais l'Espagne a une équipe très compétitive, et j'ai confiance en eux. Si je suis en forme, j'espère que je choisi par le capitaine pour disputer les prochaines rencontres. J'adore la Coupe Davis.
Article traduit du site : El Mundo Deportivo
céline, Posté le dimanche 11 juin 2006 14:13
merki!!!!!!!